Renouvellement des publics : les intentions

À l’agence, nous trouvons important de trouver du temps pour se pencher sur certaines questions importantes à propos du domaine culturel. Nous avons alors décidé d’évoquer une problématique actuelle : celle du renouvellement des publics. Les pratiques culturelles d’aujourd’hui sont de plus en plus diversifiées, qu’elles soient audiovisuelles, musicales ou écrites. Le public se laisse séduire par toutes ces nouveautés digitales, mais il ne faut cependant pas négliger son envie de conserver des pratiques plus traditionnelles. C’est pour cela qu’il est primordial pour toutes ses structures culturelles d’analyser et d’établir une stratégie pour renouveler son public. 

Avant même d’énumérer les raisons les plus logiques, le renouvellement pourrait d’abord être une intention politique, celle d’attirer un public différent et plus nombreux que celui coutumier. Cette précédente raison est d’ores et déjà effacée, puisqu’un public, quel qu’il soit, se renouvelle forcément d’un point de vue démographique – une raison à ne pas écarter. 

Le renouvellement de l’offre est un point à ne pas négliger ! En effet, si ce dernier est souvent évoqué quant à sa profonde absence de dit “renouvellement”, avec des programmations qui ne répondent pas ou plus aux attentes des spectateurs, c’est pourtant les conditions d’accueil, et plus précisément tarifaire, qui posent problème chez le public en général. Modifier les jours et les horaires d’ouverture, rendre plus accessible le montant des droits d’entrée, proposer un abonnement à tarif avantageux, organiser les événements et sorties hors des lieux traditionnels, etc. Des ajustements nécessaires, parfois trop peu pris en compte, et qui pourtant peuvent faire la différence pour convaincre les spectateurs. Le festival de cinéma Les Mycéliades, que nous avons eu plaisir à accompagner à l’agence, a par exemple relevé le défi d’aller vers tous ses ajustements pour pouvoir regagner l’intérêt des jeunes envers le cinéma, notamment de science-fiction.

Le renouvellement par générations se produit de façon ascendante ou descendante, c’est-à-dire, par des générations antérieures vers les générations postérieures et inversement. Les transmissions des instances de socialisation sont la famille, l’école, les pairs, les industries culturelles etc. La manière la plus commune est la façon dont les aînés transmettent leurs intérêts et passions aux plus jeunes. Bien souvent, sans même s’en rendre compte, c’est par le biais de l’observation et de l’imitation que les très jeunes viennent s’imprégner (cf. Bozon).

Le renouvellement face aux nouveautés culturelles apparaît comme vieillissant, redondant. Les managers culturels doivent faire preuve de souplesse et de flexibilité, s’ouvrir à l’évolution et au changement qui ne cessent de grandir. Néanmoins, prendre ses précautions est nécessaire pour ne pas décevoir le public coutumier, ou encore perdre l’identité de l’institution. Seuls les valeureux qui préparent et anticipent sont susceptibles de résister à l’usure du temps et aux changements du contexte dans lequel s’inscrivent les pratiques culturelles actuelles.

Finalement, le renouvellement ne se renouvelle pas vraiment, le public est sociologiquement toujours identique à celui qui l’a précédé. Le public nouveau venu n’a pas la mémoire des productions faites par le passé. Ce qui explique pourquoi on peut régulièrement lui re-servir le même plat. La demande sera donc toujours permanente et le renouvellement s’opérera naturellement. 

Références bibliographiques :

PUBLICTIONNAIRE | Renouvellement des publics de la culture

TELERAMA | Théâtre, cinéma, concerts : comment renouveler le public ?

DES RITES DE PASSAGE AUX « PREMIERES FOIS ». UNE EXPERIMENTATION SANS FINS | Michel Bozon, Agora Débats/jeunesses, 2002

QUESTIONS DE SOCIOLOGIE | Pierre Bourdieu, Les éditions de minuit, 1981